la mécanique du coeur (margo)

i'm a trust fund, baby you can trust me

Margo elle a le coeur d'une vieille dame, c'est triste.
Margo elle a le regard d'une enfant, et ça c'est beau.
Elle était gamine encore, quand les sirènes sont venues briser pour la première fois la tranquillité de leur cocon. C'était joli là bas, y avait des arbres qui faisaient des fleurs au printemps, et puis y avait des oiseaux qui chantaient à la nuit tombée. C'était joli, cette drôle de maison perchée au milieu de rien, comme si elle était tombée là. Comme rien. C'était a eux et ce non sans peine. La sueur d'un travail payé une misère. Leur chalet au milieu de rien.
Et les sirènes.
Le chant des sirènes qui emportait Margo.
Parce qu'elle était belle comme personne, quand elle courait dans l'herbe et ramassait des fleurs pour s'en faire des couronnes. Elle était l'innocence colorée de ces matins fleuris. Elle riait comme personne, et ça faisait bondir le cœur de ces deux grands enfants qui de loin la regardaient grandir. Belle enfant aux boucles blondes, passionnée par les images et les sons, bouleversée par les odeurs. Margo elle a été enfant, mais pas assez de temps.
C'était un matin, je m'en rappelle.
Elle faisait du vélo dehors, pieds nus en équilibre.
Et puis on a entendu un silence, un de ceux qui ne terminent jamais.
Margo, elle aurait pu être écrivain, danseuse ou funambule. Des rêves elle en avait partout dans la tête et dans les yeux. Des couleurs à ne plus savoir où les mettre. Et puis tout s'est éteint. C'est comme une nuit trop longue qui oublierait de laisser place au jour. Margo a fanée. Une fois, puis toutes les suivantes. Le vélo, les sirène, l’hôpital. Y avait des lumières, partout. des néons colorés qui lui faisaient plisser les yeux. c'était qu'une môme, une gamine sans ambition. Margo et son coeur de princesse. Ils y croyaient tellement fort. Parce qu'elle était enfant Margo, quand ils ont arrêté l'école pour la faire étudier à la maison. Elle travaillait, poupée studieuse au regard éteint. Elle a cessé de voir les autres enfants, avec le temps. Elle a apprit à faire avec, a sourire suffisamment fort pour que ses joues devenues creuses passent inaperçues. C'était une gamine Margo, et après plusieurs mois d'hospitalisation, elle avait le corps d'un oiseau frêle. Elle était pas jolie, loin de là. Margo elle ressemble pas vraiment aux autres filles, parce qu'elle ferait bander personne, avec son corps de fille morte.

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margo elle sent la lavande, des cheveux à la peau - elle a la maladresse d'une enfant, et fait du précieux des milliers de miettes entre ses doigts - margo elle a des rêves plein la tête, de voyages et d'univers lointain. mais sa tête à margo il y a toujours quelqu'un pour lui rappeler de la faire taire - elle a ce drôle de sourire pourtant, qui vous dit que tout va bien, tout le temps - quand elle était gamine, elle jouait du piano. ni bien ni mal, elle aimait seulement ça - des bulles tout autour de margo, des tonnes de bulles. pour ne pas qu'elle s'envole, pour lui éviter de disparaitre.