- call my agent.

i'm a trust fund, baby you can trust me
Wolfendale, Reno - un patronyme (un sigle) qu'il balance comme une marque de pouvoir, un laissez-passer pour les soirées mondaines. •• Damer le pion, familier : dépasser quelqu'un. Prendre l'avantage sur quelqu'un, l'emporter. Pendant toute sa scolarité, Reno a connu la popularité à la limite du favoritisme, roulant des mécaniques et arborant un caractère très présomptueux. Imbu de sa personne, il a en retour de bâton, perdu de sa superbe face à une copie de lui-même instaurant un renouveau sur son territoire et le délocalisant en un trimestre. •• Des heures passées à combler des trous de mémoires, remplaçant les douloureux souvenirs par des tournures bien meilleures. Refaisant de sa vie un récit plein de si et si jamais le mauvais sort se remet sur le devant, il inonde la scène et s'imbibe les veines. Il est le nec plus ultra d'une vie mal organisée, qu'il a fait à la hâte sous quelques pressions trop mousseuses, sous une prose trop alcoolisée pour faire une heureuse. •• Il porte aux nues nombreux de ses talents et termine rarement par en soutirer une reconnaissance, tant il en est infatué. •• Y a rien de facile à se garder une place au paradis, l'enfer semble plus accessible pour les moins dociles. Parapher un contrat aussi sale que l'asphalte et connaître d'emblée son sort post-mortem. •• C'est l'excès qui plaît, l'extrême en version sous-titrée pour en comprendre les subtilités. Les mots assassins, ceux qui font mal mais qui disent vrai. •• Il a pris l'assurance pour ne plus en baver, voulant rivaliser avec l'euphorie des autres, le contentement d'une vie sans résipiscence. Il fait amende honorable des maux signés à son nom et s'achète de beaux sourires, qu'il vire en rictus. Reno cache sa faute derrière un costume taillé sur mesure, qu'il se confectionne cousu d'un grossier toron blanc. •• La nuit tombée, il embarque pour le purgatoire. Dans sa tête c'est la lutte, sur la table de chevet une forme cylindrique se tient, se vide. Il a l'esprit en expiation et espère impacter les cieux par sa miséricorde. Peut-être. •• Seize balais et le monde sur les épaules, la culpabilité comme camarade. L'œil innocent et le derrière pourtant ancré au banc des accusés. Son âme pèse lourd dans la balance, qu'il tente d'amaigrir et qu'il remplume par moment. Doucement, il se tâte à tout balancer et à extérioriser sa culpabilité, rêvant de l'excommunier de sa chair. Rédemption ne rime pas avec confession, pas chez lui. Reno, il favorise la perdition. Le rachat de son âme n'est pas si excessif, s'il se concerte un petit peu, il peut en amoindrir le prix, à contrario, il y ajoute les taxes et les frais de transport, de quoi refroidir les caisses du paradis. •• Il craque, Reno, il en est fou, il la devine sous des draps interdits en sa compagnie et maudit tous les amoureux qu'elle se ramasse. Cela fait si longtemps, qu'il se donne des airs pour lui déplaire. Parce que ça fonctionne comme ça entre eux. C'est comme jeter de l'essence pour éteindre un feu, ça consume le peu qui reste. Et ça détruit le corps du délit, l'inavouable culpabilité datant de son insouciante adolescence. •• Opulence, traditions, tape-à-l'œil, tralala, simagrées, bonnes mœurs, british, deutsche qualität, carte verte dans la poche. Chaque membre, chaque patriarche a amené sa vision de la réussite dans le monde artistique, exclusivement. •• Porteur d'un nom qui en dit long, le patrimoine de sa famille vient tout juste de lui sourire, bien que le terme ne soit pas idoine aux circonstances. Maman est absente, toujours à l'autre bout de la terre paraît-il. Papiers du divorce signés, elle s'en est allée. Papa vient de mourir, cancer des poumons. Et sa sœur, demi-sœur, reniée par le père sous prétexte qu'elle n'est pas de lui, test ADN à l'appui, Reno se retrouve en tête de liste du testament. L'aubaine, non ? Le jalousant, il entretient avec sa demi-sœur une relation antagonique. Et se confronte souvent à ses tentatives de le tuer du regard. •• Ne sachant que faire du patrimoine et de l'importante demeure, aujourd'hui rendue trop spacieuse, il pense tout solutionner par la vente et s'en remet au contraire le jour suivant. Les portraits de ses aïeuls cloués au mur, le dissuadent, l'incriminent. Il a bien envie de tous les laisser là, eux et leurs têtes photographiées sur quatre dynasties, Reno étant la cinquième. •• Reno s'associe parfaitement à trois archétypes : le philosophe, le comique et l'optimiste. Il croit relever chaque cas de conscience pour le tourner vers le je-m'en-foutisme et le dérisoire. Il passe son temps à se voiler la face, au brandy. •• De temps à autre, il se rend sans tambour ni trompette sur la tombe d'un nommé : Vaughan Rovner.

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Le bourbon sur la table de nuit - les conseils culinaires d'une amie - son parcours professionnel, merci papa - $25,000 en chèque pour une association (pari stupide) - la victoire de Obama - la myopie un vrai calvaire - la clope au bec.